Pelliron: Engie veut plus pour Suez, guette d'autres acheteurs que Veolia

Engie veut plus pour Suez, guette d'autres acheteurs que Veolia

PARIS (Reuters) - Engie veut que Veolia relève le prix de son offre d’achat de sa participation dans Suez et n’exclut pas d’examiner des propositions alternatives q...

PARIS (Reuters) - Engie veut que Veolia relève le prix de son offre d’achat de sa participation dans Suez et n’exclut pas d’examiner des propositions alternatives qui pourraient survenir au cours des prochaines semaines, a-t-on appris mardi de sources au fait du dossier.

Veolia a proposé dimanche de racheter l’essentiel de la participation d’Engie dans Suez - soit 29,9% de quelque 32% à 15,50 euros par action, représentant un montant de 2,9 milliards - en prévoyant ensuite une offre sur le reste du capital du numéro deux mondial de la gestion de l’eau et des déchets.

“Cette offre tombe à point nommé pour Engie car le groupe a besoin d’argent pour investir dans les renouvelables et opérer son recentrage. Mais le montant proposé n’est pas suffisant, il faut que Veolia revoie sa copie”, a déclaré à Reuters une source interne à Engie, selon laquelle le président du conseil Jean-Pierre Clamadieu a fait connaître cette position aux administrateurs du groupe.

Selon une autre source au fait du dossier, un prix de 17,00 euros par action, évoqué dans un premier temps par BFM Business, “serait plus proche de ce qu’Engie est en droit d’attendre”.

Engie a aussi demandé à Suez d’examiner la possibilité de racheter lui-même la participation du groupe à son capital, ont également indiqué deux des sources interrogées par Reuters.

L’une d’elles a ajouté qu’Engie se réservait la possibilité d’examiner des propositions alternatives qui pourraient émerger de la part d’un ou plusieurs autres investisseurs, soulignant qu’un conseil d’administration du groupe prévu fin septembre, juste avant l’expiration de l’offre de Veolia, serait quoi qu’il en soit toujours dans les temps pour se prononcer sur celle-ci.

Suez a réaffirmé lundi sa volonté d’indépendance en critiquant le projet de son grand rival, qui s’accompagne selon lui de “grandes incertitudes”, génère “des préoccupations” sur l’avenir des activités de traitement et de distribution de l’eau en France et sur l’emploi, et risque d’entraîner des “disynergies et des pertes d’opportunité en France et à l’international”.

L’une des sources interrogée par Reuters a cependant défendu mardi la proposition de Veolia, saluant un projet industriel de “grande qualité” et un prix représentant une prime de 50% par rapport au cours de l’action Suez avant qu’Engie ne dise réfléchir à toutes les options vis-à-vis de sa participation.

Engie, Suez et Veolia n’ont pas commenté ces informations.

Dans une note, les analystes de Berenberg ont estimé que la posture défensive de Suez ne constituait pas une surprise étant donné sa rivalité historique avec son prétendant. Ils ajoutent que si Engie finit par accepter l’offre de Veolia, “Suez risque d’être confronté à une tâche difficile” pour convaincre ses autres actionnaires de la rejeter.

Le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a fait valoir lundi la logique industrielle d’un rapprochement avec Suez alors même que les marchés des deux groupes sont fortement complémentaires à l’international.

Les chevauchements d’activités sont toutefois nombreux en France, un point qui avait fait achopper de précédentes discussions informelles menées sur un rapprochement en 2012 et qui pousse l’Etat français, détenteur de 23,6% du capital d’Engie, à se montrer “vigilant” sur les conséquences de l’opération, notamment en terme d’emplois.

Pour éviter tout problème lié à la concurrence, Veolia a déjà trouvé un acheteur, le spécialiste français du développement, du financement et de la gestion d’infrastructures Meridiam, pour lui céder les activités Eau France de Suez.

Источник: ru.reuters.com