Pelliron: Les salariés d'Air France crient leur colère face au plan social

Les salariés d'Air France crient leur colère face au plan social

ROISSY-EN-FRANCE (Reuters) - Une centaine de salariés d’Air France et de ses sous-traitants ont manifesté vendredi devant le siège social de la compagnie aérienne à Roissy-en-F...

ROISSY-EN-FRANCE (Reuters) - Une centaine de salariés d’Air France et de ses sous-traitants ont manifesté vendredi devant le siège social de la compagnie aérienne à Roissy-en-France pour dénoncer le plan social actuellement présenté aux représentants du personnel.

La direction de la compagnie aérienne, durement touchée par la crise du coronavirus, a fait savoir mercredi aux syndicats qu’elle comptait supprimer près de 7.500 emplois d’ici 2022, soit plus de 16% de ses effectifs.

Les détails de ce plan doivent être officiellement présentés aux salariés dans la journée. Déjà en matinée, la direction a confirmé que 1.022 postes allaient être supprimés au sein de la filiale régionale Hop! qui compte 2.700 salariés, selon la CGT.

“Nous sommes très en colère parce que nous considérons que les sept milliards qui sont attribués à la direction d’Air France doivent servir à garder les emplois. Or cet argent va servir à licencier des salariés”, a déclaré Karine Monségu, co-secrétaire générale du syndicat CGT Air France.

Le gouvernement a annoncé en mai qu’il débloquerait sept milliards d’euros pour venir en aide à l’entreprise.

“La CGT s’oppose catégoriquement à toute suppression de postes et je rappelle qu’une suppression d’emploi chez Air France induit entre trois et cinq suppressions d’emploi au niveau de la sous-traitance. Donc c’est un véritable cataclysme”, a-t-elle ajouté.

Devant le siège social de la compagnie, les salariés ont laissé éclater leur colère, gilets sur le dos, drapeaux en main et pancartes accrochées aux grilles sur lesquelles on pouvait lire : “Casse sociale de l’oncle Ben, non merci.”

Un peu plus de la moitié des suppressions de postes pourraient être absorbées par les départs à la retraite prévus pour les trois prochaines années, selon un document de travail envoyé aux syndicats en amont de la réunion, que Reuters a pu consulter.

Le reste devrait faire l’objet d’un plan de départ. Le personnel au sol, notamment les fonctions support, devrait être le plus impacté.

La secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie, Agnès Pannier-Runacher, a estimé vendredi matin sur Sud Radio que la compagnie était “au bord du gouffre” et que les aides étaient justifiées. Elle a toutefois exhorté la direction à favoriser les départs volontaires.

“Un plan social réussi est effectivement un plan social où il n’y a pas de départs contraints”, a-t-elle dit.

Julien Fort, technicien de piste à l’aéroport d’Orly et élu au CSE de la filiale Hop! dénonce l’impact social de ce plan dans les régions, comme à Morlaix, dans le Finistère.

“C’est le deuxième employeur à Morlaix. Demain, c’est 300 employés chez Hop!, mais quelles vont être les répercussions sur les sous-traitants, la restauration, l’hôtellerie? C’est un pan entier qui disparaît dans une petite ville. Ça va être encore une ville morte parmi d’autres”, dit-il.

L’impact sur les filiales et sous-traitants d’Air France est colossal, souligne également Manuel Goncalves, délégué syndical CGT de Servair, un prestataire de la compagnie aérienne qui s’occupe des plateaux repas ou encore du nettoyage des avions.

Un plan d’économies de 80 millions d’euros a déjà été annoncé au sein de l’entreprise, dit-il, qui pourrait entraîner la suppression de 1.800 emplois.

“C’est catastrophique pour les gens qui travaillent à l’aéroport et les familles à côté. Aujourd’hui Air France qui décide seul de baisser son réseau, ça a des impacts sur toutes les familles de Seine-Saint-Denis, Val-d’Oise, Oise, Seine-et-Marne”, observe-t-il.

Источник: ru.reuters.com